PRATIQUES DU XIXe SIÈCLE
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ÉTOC-DEMAZY
En un siècle où le turn-over des professionnels est important, Gustave Etoc-Demazy (1806-1893), premier médecin-chef de l’asile d’aliénés, est un point de stabilité pour l’institution. Nommé à l’âge de 25 ans à la tête d’un des premiers établissements publics d’aliénés de France, il lui consacre l’ensemble de sa carrière, qui s’achève en 1872. C’est à ce titre qu’il marque durablement la mémoire de la psychiatrie sarthoise : il est fréquent que le site historique du Mans soit renommé « Etoc », tant l’édifice est associé à cette figure tutélaire. C’est un des meilleurs élèves d’un cercle médical parisien – celui d’Esquirol et de Ferrus –, noyau principal d’une profession embryonnaire. Formé dans les temples de la psychiatrie parisienne, Etoc propose en 1831 de faire du Mans une tête de pont provinciale des principes de ses maîtres : l’asile doit être un instrument de guérison et pour cela confier au médecin la direction des malades, puisque la direction administrative lui échappe dans les années 1840. Sur le plan des pratiques, Etoc-Demazy est un défenseur du traitement moral qui, en l’absence de médications efficaces, devient la pratique phare de l’aliénisme au milieu du siècle. Les principes de cette cure verbale destinée à produire l’aveu biographique en usant parfois de méthodes menaçantes, sont perceptibles dans les observations médicales consignées par les internes, comme celle de Joséphine.
La cure morale de Joséphine, années 1860 Durée 3:44
La cure morale de Joséphine, années 1860 Durée 3:44